Lisboa : Bons plans et coups de coeur. Suite et fin

13 octobre 2012

Lisboa : Bons plans et coups de coeur. Suite et fin

Bon, je reprends mon récit made in Portugal...

Le mercredi, direction le quartier de Principe Real où nous avions repéré quelques endroits sympas à visiter. Nous arrivons à la station de métro Rato et décidons d'aller d'abord découvrir le "Reservatorio de Mae d'Agua" (réservoir de la Mère de l'eau) qui est situé dans le Jardim das Amoreiras. Lorsque nous arrivons là bas (ce n'est pas très loin de la station), nous nous retrouvons les seuls à l'intérieur.

J'ai touché le fond de la piscine dans le petit pull marine (oui, bon, ça m'a fait penser à ça, j'ai toujours un faible pour cette chanson)

Bien sûr, il a fallu que je tourne un peu la manivelle (bon et là, je pensais à "et moi pendant ce temps là, je tournais la manivelle) sous le regard inquiet de l'Amoureux...

ça me fait penser au Grand Nettoyeur dans le film Labyrinth avec David Bowie

Pourtant, c'est un endroit chouette à visiter, d'abord parce que on n'a pas souvent l'occasion de visiter un si grand réservoir de l'intérieur - il a une capacité de 5500 m3 et fait 7 mètres de profondeur - et qu'en plus, le toit constitue un super point de vue sur toute la ville (et la visite coûte 2,50€, ce qui n'est vraiment pas cher). Par contre, c'est aussi un lieu d'exposition artistique mais là... Je sais bien que l'art est subjectif mais je n'ai pas trouvé les tableaux folichons - il y en avait un qui avoisinait les 2000€, une immense toile représentant une balayette et une pelle devant une fenêtre. Je me demande si il n y avait pas une paire de tennis en arrière plan mais c'est peut être mon inconscient qui a rajouté ce triste détail).

Le midi, nous sommes rentrés par hasard dans un tout petit resto quasi invisible, caché dans une petite rue. Nous sommes les premiers et le monsieur nous explique le principe. Avant d'aller s'assoir, il nous demande la taille de notre assiette (grande, bien entendu) et nous demande de choisir en vitrine ce que nous voulons manger. Seigneur, le genre de trucs qu'il ne faut pas nous dire deux fois!

Il y avait tout un tas de plats tous plus appétissants les uns que les autres - dont des végétariens -. Tout est frais et fait maison, cela se voit. Nous faisons notre choix jusqu'à ce que le monsieur juge certainement que c'était suffisant (dommage, on aurait bien un peu continué). Nous avons vu après que les autres personnes qui venaient choisissaient un plat et un accomrpagnement et pas un échantillonnage de tout ce qui était présent derrière la vitrine comme nous avions fait (j'avais juste l'impression de fouiner dans le frigo d'une mamie qui cuisine super bien, j'aimais bien moi)

Mon assiette : Une purée d'épinards merveilleusement bonne (bien riche. Y a pas de secret), des pois chiches à la morue, une escalope de poulet panée (c'est marrant, la maman de mon Amoureux fait exactement les mêmes) et, et, et, le Graal, un chou farci dément ! A l'intérieur, du chorizo, du boudin, de la viande de de boeuf effilochée ainsi qu' un truc que j'ai identifié comme des morceaux de quenelles, mais en plus, comment dire, soyeux -les morceaux orangés-. Le meilleur chou farci de ma vie, vraiment!

(inside le chou farci)

L'assiette de Mister : du riz aux raisins, un pudim à la morue et au curry, du poisson à la coriandre (qu'il déteste d'habitude... là, pas un mot) et de la lotte avec une sauce armoricaine.

Pour le dessert, une mousse aux fruits de la passion démente (que l'on s'est partagée).

Restaurant "Como Em Casa", rua do Salitre, 193A (je crois que la grande assiette était à 7€)

Après ce petit festin, nous nous dirigeons (un peu au hasard à vrai dire) vers le Musée de la Science et de d'histoire naturelle. A la base, nous voulions juste flâner dans le jardin botanique et comme pour quelques euros de plus on pouvait coupler les visites, on a fait ça (ce jour là, il faisait aussi très chaud et nous étions bien contents d'être au frais). Je ne suis pas franchement scientifique (c'est le moins que l'on puisse dire) mais j'ai bien aimé : il y a diverses salles aux thématiques différentes, dont une avec des expériences à réaliser soi-même (ça j'aime bien, surtout qu'on était les seuls dans la pièce et qu'on a pu faire n'importe quoi) mais aussi une salle dédiée aux casses-têtes, une autre aux pierres précieuses etc... Attention, ce musée est gigantesque (il y a même des gens qui apparaissent pour vous guider quand vous avez l'air d'être perdus, j'avais l'impression d'être dans le film Cypher) et la visite est assez longue.

Un animal étrange, mi-rat, mi-poisson

Suite à ça, nous avons enchaîné avec le jardin botanique mais la chaleur nous a vite épuisés et nous nous sommes écroulés sur un bain (en pente, bien entendu). Il y'avait aussi une serre à papillons mais à part des cocons et un minuscule papillon de rien du tout, on a rien vu.

Le soir, nous choisissons un tout petit restaurant, situé à côté de la cathédrale Sé.

A peine assis, le serveur (qui se siffle une binouze discrétos dès qu'il passe derrière le bar) nous dépose une assiette de jambon et de fromage... La spécialité dans pas mal de restos lisboètes pour faire gonfler l'addition. Nous déclinons poliment (parce que cette assiette coûte quasiment aussi cher que le plat que nous avons pris en vrai et que non, c'est pas cadeau de la maison).

Ce soir là, nous avons fait une théma "ail et gras" (l'Amoureux m'engueule quand j'en mange seule mais j'ai l'impression que quand on s'en envoie à deux, ça annule les effets odorants qui l'incommodent - en vrai, on doit baigner dans des effluves aillées que nous ne sentons plus - en fait quand je mange de l'ail, il me dit que ça lui rappelle sa mère qui en est aussi fan que moi)

Nous commençons par des gambas poêlées à l'ail qui arrive dans un poêlon tout crépitant (et vas y qu'on a saucé). En plat, je choisis du foie à la portugaise (du foie tranché très fin avec beaucoup d'ail et une sauce que je n'ai pas identifiée) tandis que mister choisit du poulet frit à l'ail avec des patates frites (je lui fais remarquer à ce stade du séjour qu'il mange souvent des frites, il me répond qu'il n'y est pour rien, qu'il choisit le plat pour le plat et pas pour la garniture. Hum.). Et ce poulet frit à l'ail servi avec des frites baigne dans une sauce similaire à la mienne (on dirait même que c'est la même que celle des crevettes). Heureusement qu'on a aussi pris une assiette de crudités en guise de verdure. En dessert, nous avons englouti un gros flan. Je ne vous cache pas que la remontée jusqu'à chez nous a été laborieuse!

Tasca de Sé, Rua Augusto Rosa 62 (juste à côté de la cathédrale). Les plats varient entre 5 et 10€.

Du coup, le lendemain, pour éliminer tout ça, on a erré comme des beaux diables (on a dû faire des kilomètres et des kilomètres, nos pieds fumaient). En fait, on s'était mis en tête d'aller jusqu'au pont Vasco de Gama à pied (ce qui dans la réalité ne doit pas être aussi simple).

Mais commençons par le début... Nous avons décidé de visiter le Castelo, duquel on a eu une superbe vue sur le pont Vasco de Gama et le Cristo (c'est peut être à cause de ça qu'on s'est dit qu'on allait y aller à pied... Mais bien sûr).

Un des fameux paons (peut être celui qui kaxonnait tous les matins. Il y a en fait un élevage dans le château)

Après cette visite (qui a duré un bon moment, ce château est assez grand), nous décidons de repartir vers la Mouraria prendre le repas de midi dans le restaurant pakistanais repéré quelques jours plus tôt.

En chemin, nous passons devant le supermarché de l'Alfama, dans lequel chaque étage du parking souterrain est personnalisé par un artiste portugais. L'idée est géniale et n'est pas très connue, nous avons en fait découvert cette expo permanente dans un petit livret laissé dans l'appart par les locataires précédents. Si vous passez dans le quartier, n'hésitez pas, ça vaut vraiment le coup (et c'est gratos hein).

lkjljjhh

Suite à ça, on arrive au resto pakistanais les doigts dans le nez (à croire qu'on commencerait presque à se repérer). A l'intérieur, comme je l'avais plus ou moins pressenti, nous sommes les seuls touristes (il y avait un gars certainement pakistanais qui faisait homme d'affaire et mangeait avec son fils, il a passé tout le repas à hurler dans son téléphone, on aurait dit le méchant dans les films de Bollywood). Les propriétaires étaient adorables et attentionnés, on a passé un moment super agréable dans leur petit restaurant... Vraiment, un chouette plan, une cuisine pakistanaise authentique et des prix minis. Au menu :

Un poulet korma et un poulet saag (du poulet aux épinards), tous deux délicieusement épicés sans être piquants (la première sauce verte suffisait amplement tandis que la deuxième composée de menthe et yaourt était doucement sucrée. A côté, un raîta tout simple)

Taste of Pakistan, Rua São Pedro Mártir (je crois qu'on a payé 26€ avec des boissons et 2 desserts. Le riz, poppadums et chapatis ainsi que les sauces sont compris dans le repas)

Après ce charmant repas, nous avons continué notre expédition jusqu'au pont Vasco de Gama donc. Nous avons marché, marché, fait des pauses sur des bancs publics à côté de vieilles dames, jusqu'à nous décourager et abandonner cette idée saugrenue (en fait, quand on est arrivé vers un embranchement qui ressemblait à une entrée vers un périphérique -voir photo plus bas-, on s'est dit qu'on allait peut être faire demi-tour). Au final, on a erré au hasard pendant presque 5 heures et avons pu découvrir des quartiers de Lisbonne dont nous ne savions même pas le nom... Mais c'était bien sympa.

En rentrant, j'ai même dégotté une petite épicerie avec tout un tas de produits typiques et pas vraiment chers (moins chers que dans la boutique dédiée aux sardines en conserves). J'y suis retournée plusieurs fois pour ramener des cadeaux gourmands étranges (des oeufs de cabillaud ou de sardine en conserve, de la gingia, ou encore de l'anguille en boîte).

Rei Do Bacalhau, Rua Do Arsenal 56-58

La journée du lendemain a été consacrée à la visite du quartier de Bélem. C'est là que nous nous sommes rendus compte qu'avec nos errances au hasard, on avait échappé à un flot incessant de touristes... Nous y sommes arrivés relativement tôt et pourtant, déjà, les rues étaient remplies de groupes arborant le même t. shirt rouge pour ne pas se perdre et de guides avec des pancartes en l'air au cas où un de membres de son équipe venaient à s'égarer. Au final, lors de la visite du Mosteiro dos Jerónimos, c'est moi qui ai perdu Philippe. Je l'ai attendu 1/2 heure à l'intérieur alors que lui patientait devant l'entrée, essayant de me repérer dans la foule qui sortait.

Ce monastère impressionnant a été construit grâce à l'argent du commerce d'épices (qu'on imagine donc florissant) et des richesses ramenées lors de diverses explorations.

C'est sûr qu'on les repère facilement !

Nos pas nous ont ensuite emmenés vers le Padrao dos Descobrimentos.

Il s'agit d'une gigantesque dalle en forme de proue de navire sur laquelle on retrouve les grands explorateurs portugais (elle est située là car Belém est le point de départ d'où sont partis ceux-ci, dont Vasco de Gama). Nous avons continué la promenade en longeant le bord du Tage jusqu'à la Tour de Belém. Celle-ci avait été construite afin de servir de porte d'entrée à la ville mais aussi comme moyen défensif. J'ai d'ailleurs appris qu'avant le tremblement de terre qui a touché Lisbonne, celle-ci se situait au milieu du Tage et non pas au bord, comme c'est le cas actuellement.

Tiens, le pont Vasco de Gama, il a pas l'air trop loin?! (non, l'idée ne nous a pas reprise...)

Honnêtement, je n'ai pas trouvé que la visite de la Tour ait un grand intérêt, d'autant plus qu'elle était blindée de monde et que pour changer d'étage, il y a un minuscule escalier en colimaçon à sens unique et ça a été un enfer pour aller du premier au deuxième, avec les gens qui descendent en masse et personne qui n'a l'idée de laisser aussi monter ceux qui attendent. On n'a même pas été visiter les autres étages du coup...

Quelques jours après notre retour de Lisbonne, il y avait une manifestation géante dans le quartier

La faim a commencé à nous tenailler et nous partons à la recherche d'un petit restaurant. Pour cette fois, nous avons choisi une petite cantine de quartier qui proposait un menu du jour à 7€ avec soupe, plat et boisson. Notre table était sous la télé géante, juste devant les toilettes qui sentaient la naphtaline (d'ailleurs cette odeur me fait toujours penser au Portugal) et à côté de la photo d'un énorme sandwich plein de mayonnaise.

Mais figurez vous que j'ai bien aimé cet endroit qui faisait vraiment cantine typique. Il y avait des hommes d'affaires attablés en groupe, des personnes âgées venues toutes seules ou encore des parents avec leur enfant... J'ai oublié de noter le nom par contre !

J'ai aussi complètement occulté le nom de ces petits poissons qui sont souvent à la carte dans de nombreux restaurants (j'aurais dit "johaquinhos" mais je ne trouve rien sur le web... si quelqu'un sait qu'il se manifeste ou se taise à jamais).

Pour le dessert, j'ai tanné l'Amoureux afin que l'on aille à la Casa Pasteis de Belèm, l'endroit culte pour toutes les foodistas qui se respectent. Mais bon, quand j'ai vu la queue et le monde à l'interieur, j'ai de suite rebroussé chemin (et j'ai eu beaucoup de compassion pour les personnes en caisse). Du coup, on a trouvé un café minuscule avec 4 ou 5 tables où on a pu déguster nos gourmandises dans le calme. Les meilleurs que j'ai mangées au Portugal d'ailleurs.

A côté des pasteis, une tarte aux pignons avec une couche de flan sur la pâte. Parfait!

Le dernier jour, nous sommes restés plus tranquilles et avons flâné, déjà avec du vague à l'âme à l'idée de quitter cette ville magique, dans notre chouette quartier de l'Alfama. Détails :